La Fondation Ecobank rappelle pourquoi le secteur privé doit être un partenaire stratégique à part entière.
Le 22 octobre 2025, Elisa Desbordes, Directrice générale de la Fondation Ecobank, est intervenue lors du panel « Aller au-delà du transactionnel : comment intégrer pleinement le secteur privé dans la réponse humanitaire » à AidEx 2025, à Genève. Elle y a plaidé pour passer d’une approche basée sur des transactions ponctuelles à de véritables partenariats stratégiques entre acteurs humanitaires et secteur privé, en particulier en Afrique.
La philanthropie n’est pas morte. En Afrique, elle est en plein essor.
En réaction à l’idée selon laquelle « la philanthropie est morte », Elisa a précisé :
« Sur le continent africain, la philanthropie est loin d’être morte. Elle est même en plein essor. »
Elle a partagé deux indicateurs importants de cette évolution :
L’Afrique compte aujourd’hui plus de 20 milliardaires en dollars, le nombre le plus élevé jamais enregistré.
Plus de 65 % des organisations à but non lucratif africaines reçoivent désormais des financements directement de la part des Africains, qu’ils vivent sur le continent ou dans la diaspora.
Elle a également souligné que de plus en plus d’entreprises créent leur propre fondation, contribuant à bâtir un écosystème philanthropique mieux structuré, mieux coordonné et plus visible.
Une force unique : la confiance, les réseaux et la compréhension localeElisa a insisté sur le fait que la valeur de la philanthropie africaine ne réside pas uniquement dans les financements:
« Ce qui rend les fondations philanthropiques africaines uniques, ce sont nos réseaux, la confiance que nous construisons et notre capacité à coordonner des efforts souvent dispersés. »
Elle a rappelé que des fondations comme celle d’Ecobank apportent des contributions souvent sous-estimées mais essentielles :
une forte relation de confiance avec les communautés et les organisations locales,
une compréhension culturelle et contextuelle qui accélère la mise en œuvre,
la capacité à limiter les incompréhensions ou la désinformation lors de déploiements humanitaires rapides,
des réseaux étendus sur le terrain permettant une action plus coordonnée et crédible.
Cette proximité, a-t-elle souligné, est cruciale pour garantir que les communautés «soient bien informées et conscientes de ce qui se passe», notamment dans des situations humanitaires qui évoluent très vite.
Construire des partenariats plus représentatifsDans un contexte où le système humanitaire est sous pression, avec des crises multiples et une baisse des financements, Elisa a affirmé que la philanthropie africaine et le secteur privé sont bien placés pour stimuler l’innovation, en :
testant de nouvelles approches,
apportant agilité et flexibilité,
amplifiant les solutions locales,
renforçant les structures menées par les communautés.
Un appel à reconnaître la philanthropie africaine comme un véritable partenaire
Son message final était clair :
La philanthropie africaine n’est pas un acteur secondaire dans la réponse humanitaire. C’est un pilier stratégique, qui apporte confiance, légitimité, réseaux locaux et une capacité unique à engager les communautés de manière authentique et efficace.
Pour voir l’intervention complète d’Elisa à AidEx : https://youtu.be/C7Fy5nQJptE?si=bUp9jldH1NnqeHyY